planète HK (3) Nocturama

Suite et fin de notre plongée sur la « planète Hong Kong », pour une visite jusqu’au bout de la nuit

(ci-dessus la ville, la nuit dans « Infernal Affairs » -2002).

« Le Syndicat du Crime » 1986 John Woo

« La beauté de Hong Kong la nuit m’a toujours frappé. Mais ça ne dure pas … » Mark (Chow Yun-Fat) dans « Le Syndicat du Crime ».

« The Killer » 1989 John Woo

« Le décor dans lequel les gangsters, de Woo à To, se sentent le plus à l’aise, c’est celui de la rue déserte d’un quartier populaire, avec ses dizaines de rideaux métalliques abaissés à la fin d’une journée de travail. » 1

« Chungking Express » 1994 Wong Kar-Wai

« La nuit, dans ces rues d’immigrants qui travaillent dur, loin des bars branchés de Lan Kwai Fong ou des racoleuses de Kowloon, gangsters et policiers échangent des coups de feu. Tous rêvent de « lendemains meilleurs » (« A better tomorrow » – titre anglais du film « Le Syndicat du Crime »). Ils enverront leurs enfants en fac. Ou ils mourront dans le caniveau. » 2

1 et 2 Bérénice Reynaud, « Hong Kong » dans JOUSSE Thierry, PAQUOT Thierry, La ville au cinéma, Paris, Cahiers du cinéma, 2005 p. 408

Le reflet des néons sur les vitrages des limousines qui traversent Hong Kong la nuit avec à bord truands ou policiers devient une image de référence (à gauche « Infernal Affairs », à droite « The Killer »).

« Chungking Express » 1994 Wong Kar-Wai

Hong Kong a dépassé Las Vegas en intensité et chaos lumineux. Déjà en 1981, Serge Daney, éminent critique des Cahiers du Cinéma, s’intéresse au cinéma de Hong Kong et y passe une semaine pour étudier les modes de production et découvrir les films (avant Olivier Assayas et Christophe Gans, très engagés par la suite pour la promotion des films hongkongais en France).

« City on Fire » 1987 Ringo Lam

Daney y voit tout de suite le lien entre la ville elle-même et les films qui y sont produits : « Vivre à HK et y voir des films, cela revient un peu au même. Que ce soit entre les personnages qui peuplent l’écran ou entre les habitants de la ville réelle, c’est le même sentiment d’un espace aveugle où l’on glisse les uns à côté des autres, sans se regarder et parfois sans se voir. » 3

« The Killer » 1989 John Woo

« HK et son cinéma sont des jungles, des espaces aberrants (il suffit de voir l’urbanisme de la ville) qu’on traverse hébété et méfiant pour se ruer vers le travail ou vers le combat. HK est décidément une colonie, une ville d’immigrants, un cul-de-sac. » 4

3 et 4 Serge Daney, « Journal de Hong Kong » dans DANEY, Serge La maison cinéma et le monde, Paris, POL Trafic, 2001 p. 501


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