THE MAN ON THE EIFFEL TOWER (L’homme de la tour Eiffel) 1949 Burgess Meredith
Suite à la publication de la première des 84 aventures du commissaire Jules Maigret, imaginées par George Simenon à partir de 1931, le cinéma s’intéresse très vite à cet enquêteur placide et intuitif 1.
1 En 1932 déjà, sont sorties « Le Chien jaune » (de Jean Tarride) et « La Nuit du carrefour » (de Jean Renoir), deux adaptations qui mettent en scène pour la première fois le commissaire Maigret, sous les traits respectifs d’ Abel Tarride et de Pierre Renoir.

Si on retient surtout Jean Gabin (3 films) et Bruno Cremer (54 épisodes TV) dans le rôle de Maigret, n’oublions pas qu’une dizaine d’autres acteurs l’ont aussi incarné au fil des années, parmi lesquels Jean Préjean, Harry Baur, Gérard Depardieu, Richard Harris, Gino Cervi, Jean Richard …

… et l’anglais Charles Laughton, qui incarne Jules Maigret avec un flegme plutôt british dans « L’Homme de la tour Eiffel »2, tourné en 1949.
2 D’après le roman « La Tête d’un homme », déjà porté à l’écran par Julien Duvivier, en 1933.


C’est un film curieux, tourné par une équipe anglaise, non pas en studio (comme il est d’usage à l’époque), mais dans les rues de Paris : la capitale est mentionnée au générique au même titre que les vedettes ! L’équipe utilise le procédé allemand Agfa-Ansco-Color, développé par le IIIème Reich pour contrer le Technicolor américain. Burgess Meredith, acteur américain, signe ici sa première et unique réalisation.

Joseph Heurtin (Burgess Meredith3), un petit vaurien, cambriole une maison bourgeoise et tombe sur un corps inerte. Pris de panique, il en perd ses lunettes et s’enfuit. Il est alors accusé d’un crime qu’il n’a pas commis.
3 Meredith est surtout connu pour avoir incarné Oswald Cobblepot – le Pingouin, adversaire de « Batman » dans la série télé des années 60 –, et dans les années 80, Mickey Goldmill, l’entraîneur âgé du jeune Rocky Balboa (Sylvester Stallone), dans la série « Rocky » (1976 – 1982).


Lors d’un dîner en tête-à-tête sur la terrasse de la tour Eiffel, le vrai meurtrier Radek (Franchot Tone) – jeune homme intelligent, imbu de lui-même et bipolaire – dévoile au commissaire être à l’origine du meurtre. Mais sans preuve, le commissaire ne peut rien contre lui.

Contrairement au récit du roman, la caméra se focalise sur et autour de la tour Eiffel, qui devient le lieu emblématique d’un jeu de chat et de souris entre l’accusé et le vrai meurtrier. Elle ne se limite pas à être un élément attractif du titre, mais joue un rôle essentiel dans la dramaturgie du film.



Les images très spectaculaires de la course-poursuite entre Heurtin et Radek en équilibre précaire sur les poutrelles métalliques sont filmées sur place !


Combinées avec d’autres vues truquées, pour ne pas perdre les acteurs en cours de route !


En plus d’un voyage de carte postale dans le Paris pittoresque de l’après-guerre …


… ce film donne à voir – au delà d’une histoire criminelle délicieusement tordue – mille et une vues inhabituelles et étonnantes de la tour Eiffel !
THE MAN ON THE EIFFEL TOWER (L’homme de la tour Eiffel) 1949 Burgess Meredith