36 vues de la tour Eiffel (28/36)

DER AMERIKANISCHE FREUND (L’Ami américain) 1977 Wim Wenders

BIS ANS ENDE DER WELT (Jusqu’au bout du monde) 1991 Wim Wenders

AUFZEICHNUNGEN ZU KLEIDERN UND STÄDTEN (Carnets de notes sur vêtements et villes) 1989 Wim Wenders

DIE SCHÖNEN TAGE VON ARANJUEZ (Les Beaux Jours d’Aranjuez) 2016 Wim Wenders

PERFECT DAYS 2023 Wim Wenders

Wim Wenders à Paris, où l’art de ne pas (trop) montrer la tour Eiffel…

Wim Wenders à Paris, cela évoque d’abord un faux-semblant : son film le plus connu, « Paris, Texas » (1984) se passe aux Etats-Unis ! Paris n’y est que dans le titre et souligne le fait que de nombreuses villes américaines ont été baptisées avec des noms de villes européennes, par des colons pleins de nostalgie (et en manque d’imagination).

C’est en 1977, avec « L’Ami américain », que l’allemand Wenders filme la capitale française pour la première fois et plutôt sous des angles inhabituels (voir aussi : Bruno Ganz à Hambourg et Paris). Il évite soigneusement les vues attendues mais montre quand-même, à la dérobée, le symbole de la ville, la fameuse tour Eiffel, qui pointe timidement derrière les tours d’habitation du quartier ultramoderne du 15ème arrondissement, en pleine reconversion.

La tour réapparait furtivement lors d’un travelling rapide qui suit la Seine. Wenders s’intéresse ainsi à la transformation de la ville et aux quartiers modernes, pas aux clichés.

Il préfère mettre en évidence un autre symbole emblématique : la copie de la statue de la Liberté (créée par Auguste Bartholdi en 1886) sur le pont de Grenelle, qui lui permet de faire un lien avec New York, une des trois villes où se déroule son film.


Dans son documentaire « Carnets de notes sur vêtements et villes » (1989), Wenders dresse un portrait du couturier Yohji Yamamoto à travers Tokyo et Paris.

La seule vue sur la tour Eiffel est filmée depuis le haut du Centre Pompidou, juste au moment où elle disparaît en son centre, sous l’éblouissement du soleil couchant. Hasard du moment ou tentative d’effacer la tour ?

Quoi qu’il en soit, Wenders montre plus d’intérêt à la structure métallique du Centre Pompidou, conçu en 1977 par Renzo Piano et Richard Rogers.


« Jusqu’au bout du monde » (1991) – voyage planétaire et futuriste d’une jeune femme – conduit à nouveau Wenders dans la capitale française. Comme pour « L’Ami américain », il délaisse les clichés et préfère filmer le quartier moderne de La Défense. Il y installe la « Tour sans fin », projet très ambitieux de Jean Nouvel, conçu entre 1989 et 1992. Avec ses 425 m (dépassant la tour Eiffel de plus de 100 m), elle aurait pu devenir le nouveau symbole de Paris… Si elle avait vu le jour !


Wenders change radicalement de regard en 2016 avec « Les Beaux Jours d’Aranjuez », où il tourne dans la banlieue chic de Paris pour adapter une pièce de théâtre de Peter Handke. Le film s’ouvre sur quelques vues d’un Paris désert (car filmé aux premières heures de la matinée). Le regard critique des films précédents laisse place à une vision de carte postale très convenue. Une vue idyllique et apaisée qui se veut en contraste avec le drame intimiste (et ennuyeux) du couple qui va suivre, mais qui dégage un sentiment de déjà-vu.


Avec son excellent et touchant « Perfect Days » (2023), Wim Wenders, visiblement plus inspiré à Tokyo qu’à Paris, nous démontre à nouveau qu’il est toujours capable de nous surprendre et de nous emporter avec son regard si particulier sur la ville et ses habitants.

A Tokyo, il ne se gène pas pour filmer avec abondance et avec une certaine admiration une autre tour métallique, la Tokyo Skytree, inaugurée en 2012 et qui culmine à plus de 600 m (le double de la tour Eiffel) !

DER AMERIKANISCHE FREUND (L’Ami américain) 1977 Wim Wenders

BIS ANS ENDE DER WELT (Jusqu’au bout du monde) 1991 Wim Wenders

AUFZEICHNUNGEN ZU KLEIDERN UND STÄDTEN (Carnets de notes sur vêtements et villes) 1989 Wim Wenders

DIE SCHÖNEN TAGE VON ARANJUEZ (Les Beaux Jours d’Aranjuez) 2016 Wim Wenders

PERFECT DAYS 2023 Wim Wenders

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