Brigitte et Brigitte 1966 Luc Moullet

« Elle ne penche pas tant qu’on dit. C’est de la publicité. »

« Mais non, tu te trompes, elle penche à droite ! » – « Plutôt à gauche. » – « Juste ! »

Deux jeunes étudiantes fraîchement débarquées à Paris, l’une arrivant des Pyrénées, l’autre des Alpes, se découvrent à la gare habillées pareillement : voici Brigitte et… Brigitte. Après avoir trouvé, non sans difficultés, un logement, elles décident de découvrir la capitale entre leurs cours à la Sorbonne.
D’abord Montmartre (auquel elles attribuent la note de 0/20), puis la tour Eiffel qui penche – ou pas (14,5/20) et puis la faculté de Nanterre :

« Il est merveilleux, Fouchet1, d’avoir bâti tout ça rien que pour nous ! C’est si parfait qu’on dirait que s’est tiré de « Goldfinger » ! » s’exclame alors Brigitte qui donne 18/20 au bâtiment.
1 Christian Fouchet, ministre de l’Education nationale en 1966

« Allons maintenant à la maison de la radio … ! »
L’œil malicieux de Luc Mollet, un des piliers des « Cahiers du Cinéma », aux côtés de Truffaut, Chabrol, Rohmer et Godard, célèbre l’architecture moderne comme la quintessence de la capitale française vue par deux ingénues au milieu des années soixante.
Quand le progrès était encore porteur d’espoir et d’avenir, la tour Eiffel, qui représente pour les deux jeunes femmes le Paris « ancien », s’en sort pas trop mal.
Brigitte et Brigitte 1966 Luc Moullet