LES DITES CARIATIDES 1984 Agnes Varda

« J’aime les statues servant de colonnes humaines, les porteuses de portes, de linteaux, de chapiteaux, de balcons. Les dites cariatides. »

«  Elles vont par deux, drapées ou nues, souvent l’une demi-nue et l’autre pas. Elles sont symétriques, mais jamais identiques. »

« Les cariatides mâles s’appellent des atlantes, en souvenir d’Atlas qui portait le monde sur son dos. »

« Mon papa, c’est le plus fort, et ma maman est la plus jolie. Les statuaires le disent aussi : les hommes sont forts, sont musclés. Alors il faut que le muscle se voie, que l’effort se voie, que la tension du visage se voie. L’atlante exprime la force et la puissance. »

« Les femmes, quand elles portent, le font plutôt sur la tête et l’air de rien. Une femme avec un panier sur la tête, c’est déjà une sculpture calme. J’en ai souvent photographié dans mes voyages, au Portugal, par exemple. »

« C’est bien clair : la cariatide ne témoigne pas du fait de porter, ni de l’effort. »

« La cariatide est une idée, une certaine idée de la femme en architecture. »

LES DITES CARIATIDES 1984 Agnes Varda