LOVE IN THE AFTERNOON (Ariane) 1957 Billy Wilder
IRMA LA DOUCE 1963 Billy Wilder
« Le lieu : Paris. L’heure : cinq heures du matin. Les dépliants touristiques disent que Paris ne dort jamais. N’en croyez rien ! À cette heure-ci, tout dort, sauf les services de nettoyage. Il est trop tard pour un dernier verre chez Maxim’s. C’est fermé depuis longtemps. »


Ainsi commence « Irma la Douce », troisième film de Billy Wilder qui se passe à Paris, mais tourné en 1963 à Hollywood, après « Sabrina » (1954) et « Ariane » (1957). Dans chaque film, la présentation de Paris ne peut se passer de la tour Eiffel, que Wilder associe cette fois-ci curieusement et pince-sans-rire, avec le suicide.

Ce préambule introduit avec une note douce-amère l’histoire d’amour tragique d’une jolie prostituée insouciante (Shirley MacLaine) avec un petit policier (Jack Lemmon) très soucieux, qui fait tout pour la rendre heureuse, mais surtout, pour l’extraire de son milieu et de son métier.

« Ariane », tourné six ans plus tôt, commence également avec une vue imprenable sur la tour Eiffel pendant le défilement du générique. Filmée depuis la fenêtre d’une chambre (d’hôtel ?), …

… cette vue splendide est vite obstruée par une dame en robe élégante qui ferme le store pour faire l’amour l’après-midi, …

… traduction littérale du titre original du film. L’association amour/après-midi et amour/illicite est évidente, ce qui explique aussi qu’il y a des choses plus pressantes que de jouir de la vue sur la fameuse tour.
On ne peut s’empêcher de penser que Billy Wilder avait un certain mépris pour cette structure métallique, qu’il s’oblige à montrer pour introduire Paris, avant de la faire disparaître très vite à nos yeux… ou encore de l’associer au suicide. Une tour comme une image de la mort ou de la petite mort ?
LOVE IN THE AFTERNOON (Ariane) 1957 Billy Wilder
IRMA LA DOUCE 1963 Billy Wilder